Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 4.djvu/89

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étaient autorisés à prendre des mesures efficaces dans le but de mettre la Compagnie en possession immédiate de l’administration du Carnatique ; que le montant total des recouvrements serait appliqué avec fidélité et économie dans la proportion déjà déterminée, soit aux dépenses de la guerre, soit à celle du nabob, de sa famille, et du rajah de Tanjore, qui devait être comprise dans le même arrangement. Les détails de cette administration furent réglés comme ils l’avaient déjà été par lord Macartney.

C’était un grand quoique tardif témoignage rendu à l’habile et à la sagesse de cet homme d’État. Les directeurs donnèrent leur complète approbation à cet arrangement. Le nabob lutta quelque temps encore contre cette décision ; il voulait l’éluder ; il alla jusqu’à donner l’ordre à tous les agents de ses finances de s’abstenir dans leurs districts de toute coopération avec ceux des Anglais. D’un autre côté, ceux-ci ne pouvaient manquer de trouver de nombreuses difficultés à la réalisation de leurs projets. D’abord ils s’étaient hâtés de mettre en avant que c’était seulement pour la durée de la guerre qu’ils voulaient garder l’administration du pays ; qu’au bout d’un an ou deux elle ne pouvait manquer d’être restituée au nabob. Il en résulta que les collecteurs qui agissaient d’après les instructions du nabob durent espérer d’être récompensés par lui ; que ceux, au contraire, qui seraient favorables aux Anglais étaient menacés d’encourir