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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/150

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aussi, malgré la fierté des habitants et leurs dispositions guerrières, sa marche ne fut-elle nullement inquiétée. Elle marchait au contraire au milieu de l’abondance de toutes choses, les habitants des campagnes s’empressant d’apporter des vivres, qui leur étaient régulièrement payés. À Jumshire, sur la Byne, l’avant-garde de l’armée anglaise aperçut un moment l’arrière-garde de Holkar ; mais il disparut tout-à-coup et sa trace fut de nouveau perdue. Le 9 décembre, l’armée campa sur les rives de la Beyah, l’ancienne Hyphasis, ayant dans le lointain, au nord, les nombreux et gigantesques sommets de l’Hymalaya. Holkar avait alors pris position à moitié chemin de Lahore, capitale des Seicks ; et du camp anglais, en un lieu appelé Amrutsir, ou Eaux de l’immortalité, dénomination empruntée à un magnifique étang qui se trouvait dans le voisinage. À cette époque, les fréquents revers essuyés par Holkar, joints à l’usage immodéré des liqueurs fermentées, finirent par jeter quelque trouble dans son esprit. D’un caractère mobile, et toujours sous l’influence de quelque passion violente, on le voyait toujours dans les extrêmes ; quelquefois il traitait avec bonté les prisonniers ; le plus souvent il se livrait à leur égard aux plus atroces cruautés, Parfois il se plaisait à se revêtir d’habillements splendides, à faire briller sur lui l’or et les diamants ; d’autres fois il parcourait le camp monté sur un petit cheval sans selle, sans étriers,