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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/18

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commencent avec grande précipitation leur mouvement de retraite ; Lake se décide alors à une attaque immédiate sans attendre son infanterie. Comme mesure de défense, les Mahrattes avaient coupé les digues d’un large réservoir d’eau, ce qui rendait la route difficile, presque impraticable à la cavalerie ; celle-ci ne put avancer que fort lestement, et les Mahrattes eurent tout le loisir de modifier et de rectifier leur position. Leur droite s’appuyait au village de Laswaree, protégée par un petit ruisseau avec rives escarpées, et difficile à franchir ; leur gauche à un autre village appelé Mohulpoor. Là quelques bataillons, adossés à ce village, formaient une ligne perpendiculaire à celle de l’ennemi. Leur front était protégé par de grandes herbes ; leur artillerie disséminée sur toute la ligne : un immense nuage de poussière les enveloppait en ce moment, en les dérobant complètement aux yeux du général anglais. Cette circonstance favorable en elle-même leur permit en outre de faire toutes ces manœuvres sans que Lake s’en doutât. La dernière apparition distincte qu’il en avait eue était à ce village de Mohulpoor ; il se hâte de diriger vers ce point la première brigade de sa cavalerie, et se dispose à la suivre avec le reste. La brigade s’élance avec une impétuosité en harmonie avec l’esprit entreprenant du général. La ligne ennemie est enfoncée, brisée ; la cavalerie la dépasse, pénètre dans le village, prend quelques canons. Le colonel Vaudeleur tombe blessé