Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/212

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prétexte le plus frivole, la circonstance la plus inattendue suffit à produire des catastrophes sans fin, de terribles révolutions. Aussi lord Minto, se hâtant de quitter Calcutta, arriva immédiatement à Madras. À son arrivée, les choses avaient déjà repris un meilleurs cours, il s’empressa de l’annoncer aux directeurs, attribuant d’ailleurs cet heureux résultat à la fermeté de sir Georges Barlow. Il disait à cette occasion : « La nécessité de mutuelles concessions dans les discussions et les altercations qui surviennent parmi les hommes est indispensable ; les éléments mêmes de la nature humaine le veulent ainsi. Cependant les révoltes et les séditions militaires sont au petit nombre des exceptions qu’il faut faire à ce salutaire principe. La révolte d’une armée qui se propose d’en imposer au gouvernement exclut tout compromis, tout moyen terme : c’est un de ces maux pour lesquels il n’est d’autre remède qu’une résistance ferme, vigoureuse, inébranlable. »

La France, alors aux prises avec l’Europe entière, ne pouvait s’occuper de ses possessions d’outremer, d’ailleurs en petit nombre. À son passage pour se rendre dans l’Inde, lord Minto avait déjà pris possession de l’Île-de-France et de Bourbon, qui, dénuées de moyens de défense, étaient tombées sans coup-férir. En 1809, une autre expédition avait été envoyée, sous les ordres de l’amiral Drury, pour prendre possession de l’île de Macao, à l’entrée de la rivière de Canton. La con-