Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/216

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tait plus temps. La chaleur était excessive ; des hommes frappés du soleil, après avoir chancelé quelques instants comme s’ils eussent été ivres, tombaient çà et là dans les rangs. Le général songea à se porter en avant. D’après des ordres sévères, tous les gens suivant l’armée, tous ceux qui ne portaient point fusil, durent se charger d’un fardeau ; les soldats eux-mêmes n’en furent pas exempts. L’armée put ainsi emporter avec elle pour dix jours de vivres. Le 6, le colonel Gillepsie poussa une reconnaissance jusqu’aux faubourgs de Batavia, et prit position à six milles de là ; l’inaction de l’ennemi, une grande fermentation régnant dans la ville, déterminèrent le général en chef à effectuer la nuit suivante le passage de la rivière d’Aujole, qui la couvrait. Dans la soirée, l’avant-garde commença son passage ; il fut effectué à minuit, sans obstacle de la part de l’ennemi. Au point du jour, les avant-postes de l’armée anglaise touchaient déjà les faubourgs de la ville. Les ponts qui traversent les canaux arrosant le pays avaient tous été brisés ou brûlés par les Français ; mais ils voulaient pour le moment s’en tenir à ces obstacles sans risquer une action. Le corps de bataille suivant de près l’avant-garde, passa la rivière ; l’arrière-garde suivit. Le 8, le général en chef fit faire une sommation à la ville : une députation composée des principaux magistrats de Batavia se rendit auprès de lui et réclama sa protection. Les Français se trouvaient en position aux environs de la ville, dans le camp re-