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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/218

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une seule pièce d’artillerie dans toute la ville. Toutes les précautions d’usage furent donc prises pour prévenir une surprise. De plus, le capitaine Rabimon, aide-de-camp de lord Minto, alla porter une sommation au général Janssens ; conduit, comme d’usage, les yeux bandés, cet officier entendit, en traversant le camp, beaucoup de mouvements de troupes et de bruit de voitures : l’attente où l’on était d’une attaque nocturne se trouva confirmée.

À onze heures, les troupes s’assemblèrent en silence sur la grande place en avant de l’hôtel-de-ville. À peine atteignaient-elles le lieu de rassemblement que les têtes de colonnes ennemies parurent ; elles ouvrirent un feu de mousqueterie sur les troupes stationnées au pont conduisant de Welterwreden à la ville. Le colonel Gillespie sortit de la ville à la tête d’un détachement avec l’intention d’attaquer les Français en flanc ; ce mouvement eut un plein succès : le feu cessa pendant le reste de la nuit. Protégés par les maisons, les Anglais ne perdirent pas un seul homme. Il leur était ordonné de ne pas faire feu, pour éviter d’enseigner aux assaillants la situation de leurs différents postes ; ils devaient se contenter de repousser à la baïonnette les attaques des Français. Au reste, cette résistance suffit à étonner ces derniers : ignorant les renforts nouvellement arrivés, ils ne supposaient la ville occupée que par deux seules compagnies. À la vérité, la plupart des Anglais ne