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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/231

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tant emportée ; mais plusieurs officiers payèrent ce succès de leur vie. Pendant ce temps les troupes commandées par le colonel Gibbs avaient pris à droite après avoir passé le pont et attaqué une autre redoute située de ce côté, et qui malgré sa défense vigoureuse fut de même enlevée ; mais alors éclata tout-à-coup une épouvantable explosion. Le magasin à poudre de cette redoute prit feu ; un grand nombre de bombes et d’obus furent enflammés, et retombèrent en pluie également fatale aux assiégés et aux assiégeants ; catastrophe suivie pendant quelques minutes d’un silence effrayant. Le terrain demeura jonché de cadavres défigurés, de membres épars, amis et ennemis, entassés pêle-mêle. Éloigné du lieu de l’explosion, le colonel Gibbs fut renversé de cheval par le contre-coup, mais sans être blessé ; même accident arriva à quelques autres. Deux officiers français qui s’étaient juré de ne jamais tomber vivants aux mains des Anglais, avaient mis le feu à ce magasin. Un redoublement d’activité dans le feu des assiégés suivit cette explosion ; néanmoins Gibbs continua son mouvement par la droite, Gillespie par la gauche. Ils emportèrent successivement toutes les batteries puis se trouvèrent en face du parc d’artillerie des Français. Leur cavalerie, formant leur gauche, se disposait à charger ; elle en fut empêchée par un feu très vif et bien dirigé. Gillespie s’avance alors vers la quatrième redoute, qu’il attaque avec le même succès, mais avec les mêmes difficultés