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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/24

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terie fut chargé de la garde des prisonniers, rassemblés. À peu de distance du village de Mohaulpoor, maintenant réduit en cendres. Peu après, le général en chef leur rendit la liberté, à l’exception de leurs principaux officiers, qu’il jugea prudent de retenir.

Le jour finissait en même temps que la bataille. Peu à peu le silence descendit sur ces lieux, si pleins, pendant la journée, de bruit, d’animation, de mouvement. Mais le soleil s’était couché au milieu de nuages enflammés, précurseurs de l’orage. Bientôt de rapides éclairs vinrent sillonner le ciel en tous sens. Le tonnerre éclata en cinq ou six endroits à la fois, et les bruits de la tempête vinrent remplacer ceux du combat. Dans cette journée, les Mahrattes avaient fait preuve d’une fermeté inaccoutumée ; on put remarquer encore de récents et importants progrès dans leur organisation militaire. En ce moment, à la vérité, un grand nombre d’officiers français se trouvaient parmi eux ; se flattant de renverser par leur moyen la domination anglaise dans l’Inde, ces derniers mettaient tous leurs soins, employaient tous leurs efforts à les aguerrir. De son côté, le général Lake s’était montré pendant cette action, habile, brave, et surtout entreprenant. Ce fut sans doute un tort à lui que d’engager un combat général avec de la seule cavalerie : non seulement le sien était douteux, mais la victoire elle-même ne pouvait manquer de demeurer inutile par l’absence de son infanterie ;