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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/259

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brûlots étaient échelonnés de distance en distance, tout prêts à être lancés dans des directions différentes. Des piles de bois, entassées dans la rivière, soit devant le fort, soit devant les batteries du rivage, en rendaient l’abordage impossible aux bateaux ; sur toute la cote on apercevait çà et là des détachements de soldats, s’occupant des préparatifs de la défense. À tous ces obstacles il faut ajouter celui du temps, qui dès le début était défavorable à l’expédition ; tantôt c’étaient des pluies tombant avec une violence extrême, tantôt les chaleurs brûlantes et malsaines d’un soleil équatorial. Cependant rien ne ralentissait l’ardeur des marins ou des soldats.

Le 22 au soir, un nouvel envoyé du sultan arriva de Palimbang. Le sultan serait charmé, disait-il dans cette nouvelle lettre, de recevoir à Palimbang son bon ami le commandant des Anglais ; seulement il le priait de congédier sa nombreuse suite, dans l’appréhension que la présence des troupes européennes n’amenât quelques troubles ; il l’engageait à venir seul, ce qu’il pouvait faire sans crainte et sans défiance. Gillespie répliqua en demandant le libre passage de la rivière, et de plus des otages comme preuve de la bonne foi du sultan. L’ambassadeur y consentit aussitôt, offrant en même temps de mettre les Anglais en possession des batteries ainsi que des bâtiments qui les défendaient. Comme gage de la sincérité de cette promesse, un personnage portant le titre de