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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/264

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Le prince, dans une de ses excursions nocturnes, tenta de faire violence à la femme d’un marchand indigène. Les cris de la femme et de son mari attirèrent une patrouille de Hollandais, car la scène se passait dans leur factorerie, et ceux-ci le poursuivirent tellement de près, qu’il ne leur échappa qu’en se jetant à l’eau. Il se réfugia, mais non sans difficultés, dans un bateau, à l’ancre à quelque distance du rivage. Irrité de sa mésaventure, on l’entendit faire à plusieurs reprises le serment d’anéantir tout l’établissement hollandais. Deux jours après, le sultan envoya inviter le chef de cet établissement à se rendre à son palais de Palimbang ; ce dernier, malgré la prière de ses amis, obéit à cet ordre. Pendant ce temps, des Malais armés s’étaient introduits un à un dans l’enceinte européenne. Se trouvant en force, ils se saisirent des Hollandais, les embarquèrent sur des pirogues préparées à cet effet, et les descendirent jusqu’auprès de Soosang où ils furent poignardés avec des criss, déchirés, soumis à toutes sortes de tortures. Pas un n’échappa. Une femme européenne ayant suivi une pirogue où se trouvait son mari, partagea le sort de ce dernier, elle et ses enfants. Les autres femmes, chassées de l’établissement, ainsi que leurs enfants, se virent dans la nécessité de se sauver dans les bois ; scène d’horreur qui avait suivi de près la conquête de Java par les Anglais. Cette circonstance avait paru favorable, en effet, au sultan pour se soustraire au pouvoir de l’étranger, et ré-