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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/329

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mes ; se trouvait réduite à l’inactivité la plus complète. Depuis Oude jusqu’à Rungpoor, les Anglais étaient tenus en échec par les Goorkhas, sans qu’il leur fût permis de pénétrer dans la forêt ; leur territoire était en même temps journellement insulté, et avec impunité. Des bruits d’une nature alarmante, souvent absurde, mais n’en exprimant que mieux l’anxiété des esprits, circulaient journellement sur la frontière de Morung. Il est vrai de dire cependant qu’aucune portion de territoire n’était perdue pour la Compagnie ; que de plus ils avaient conclu avec le rajah de Sikhun une alliance avantageuse. De ce côté encore une tentative d’irruption des Goorkhas avait échoué, et, les postes avancés ayant reçu des renforts, on jouissait de quelque sécurité.

Dans le premier moment, la guerre avec les Goorkhas ne produisit dans l’Inde aucune sensation. Les nombreux revers essuyés par les armes anglaises à son début ne tardèrent pas à éveiller l’attention des chefs indigènes ; plusieurs d’entre eux se demandèrent dès lors si le moment n’était pas venu de se déclarer contre les Anglais, qu’ils ne pouvaient manquer de haïr en leur qualité d’étrangers. Runjeet-Singh avait une nombreuse armée à Lahore et paraissait prêt à quelque démonstration alarmante dans le nord-ouest ; Ameer-Khan, ayant rassemblé de nombreux bataillons afghans, s’était porté à quelques marches d’Agra, et de là faisait des offres de service en termes fort ambigus. Le