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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/366

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nous avez écrit que les Anglais voulaient vous contraindre à leur livrer la passe de Koten-China ; nous savons que cela est faux. S’ils avaient envie de venir en Chine, ce ne serait pas par cette route. » Se tournant vers Runber-Sing, l’autre wackel, et continuant sur un ton d’ironie : « Vous autres Goorkhas, vous pensez qu’il n’y a pas dans les montagnes d’autres soldats que vous-mêmes. Combien donc pouvez-vous être ? environ deux lacs, je suppose… Quel est votre revenu ? » — Le Goorkha répondit : « Vous dites bien pour le nombre des combattants ; mais le revenu des montagnes n’est pas considérable ; il ne va pas au-delà de 5 lacs de roupies. — Vraiment ! répondit Cheeoon-Chang, vraiment ! vous êtes une puissante nation… » Cela dit avec une ironie marquée, il congédia les envoyés goorkhas. On voit que l’impertinence du fort vis-à-vis du faible n’est pas chose absolument, uniquement européenne.

Les Chinois, satisfaits des informations qu’ils avaient reçues, retirèrent leurs troupes de Dugurehee et de Lassa. Ils montrèrent cependant quelque défiance à l’occasion de l’établissement d’un résident britannique à Katmandoo. Dans sa réponse au gouverneur-général, tout en se disant parfaitement satisfait des explications obtenues, Cheeoon-Chang disait : « Vous m’écrivez que vous avez établi un wackel dans le Népaul ; c’est là une chose de peu d’importance. Mais le rajah, en raison de sa jeunesse et de son inexpérience, et aussi de la nou-