Aller au contenu

Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taient contentés de recevoir leur dividende en billets sur l’Angleterre à 2 schellings et 6 pence, demandaient tous de l’argent afin de l’échanger contre des billets particuliers sur l’Angleterre à ce dernier taux. Or, une grande partie de la dette de l’Inde se trouvait en ce moment entre les mains des fonctionnaires retirés et d’autres résidant en Europe. Ce même état de choses privait Madras, Bombay ou Calcutta de tout secours de la part des directeurs. La ressource la plus naturelle eût été un emprunt ; mais certaines circonstances faisaient obstacle à ce qu’on y eût recours. Les emprunts nouveaux avaient été négociés avec beaucoup de peine et de difficultés à 6, en remplacement des anciens à 8 pour cent ; ils avaient dans le commerce un discrédit de 9 ou 10 ; quelquefois même de 16 pour cent. Il était donc impossible d’emprunter au même taux ; cependant on ne pouvait sans inconséquence, et même sans fausser les engagements pris, emprunter à un taux plus élevé. Lord Hastings fut donc obligé de chercher quelque autre ressource que celle d’un emprunt.

Le territoire du nabob-visir Salut-Ulee-Khan souffrait autant que le territoire anglais des agressions des Goorkhas ; d’un autre côté il possédait de grandes sommes d’argent, enfouies au fond de ses coffres, sans aucun emploi. C’était sans aucun doute un homme d’une habileté fort au-dessus de l’ordinaire. Mais les infortunes de son frère Azufud-Dowla lui semblaient n’avoir eu que cette seule