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Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/429

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ple soixante milles et plus par jour, et cela par des routes impraticables pour d’autres que pour eux-mêmes. L’ennemi les joignait-il en dépit de cette vitesse, ils se dispersaient aussitôt dans toutes les directions, pour se réunir à un rendez vous indiqué d’avance. Leurs familles, leur butin, disséminés çà et là au milieu d’une vaste contrée, demeuraient sous la protection des bois et des montagnes, où nul n’aurait osé se hasarder. Nulle part ils ne présentaient de point d’attaque. La défaite d’un de leurs partis, la destruction de quelques-uns de leurs cantonnements, la temporaire occupation de quelques unes de leurs forteresses funestes à quelques uns, ne produisaient aucun résultat décisif : les places vides étaient prises par d’autres. À la vérité, la même cause produisait aussi leur faiblesse ; nous l’avons dit, aucun lien commun, parmi ceux qui ont de la force parmi les hommes, ni celui de la patrie, ni celui de la religion, ne les unissait ; ils venaient de tous les pays, professaient tous les cultes, parlaient toutes les langues. Ils naissaient de l’état de dissolution sociale de l’Inde, comme font certains insectes de la putréfaction des cadavres : ils ne devaient pas vivre plus long-temps.

À certaines époques, les empires s’élèvent et croulent avec une égale facilité : aussi avons-nous à raconter la fondation de l’État de Bhopal, qui touche au moment de jouer un rôle important dans notre histoire. Dost-Mahomet fut le fondateur de la