Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 5.djvu/90

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à trois heures du matin. Après avoir fait un grand détour pour tourner le marais qui couvrait le front de l’ennemi, la colonne anglaise arriva au point du jour au village formant l’extrême droite de l’ennemi. Le 76e régiment charge à la baïonnette, s’empare du village, descend rapidement la pente opposée de la colline, charge la première rangée de canons, que l’ennemi abandonne après deux décharges. L’autre régiment de ligne suit ce mouvement, et, à peine au sommet de la colline, voit le 76e déjà au milieu de l’armée ennemie. Il se précipite à son secours, suivi lui-même par les Cipayes. Après avoir enlevé l’artillerie de la première ligne, les Anglais demeurent exposés à un feu très vif des pièces de la seconde. Le major-général Frazer a la cuisse emportée d’un boulet de canon et le commandement passe au lieutenant-colonel Monson ; toutes les batteries sont successivement emportées ; les Anglais poursuivent les Mahrattes jusque sous les murs du fort, dont le canon les force à s’arrêter quelque temps. La gauche de ceux-ci essaya de traverser le marais, mais ne put y parvenir qu’avec de grandes difficultés, en l’encombrant de cadavres. La 3e brigade, laissée à la garde du bagage, arrivée bientôt sur le terrain, fait enlever l’artillerie et relever les blessés. La perte des Anglais se monta à 643 hommes tués et blessés. Parmi eux se trouvaient plusieurs officiers supérieurs. La blessure du major-général Frazer, jugée mortelle dès le premier moment, mêla quelque tris-