Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/19

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en jour le mariage, qu’il se proposait de ne conclure qu’en même temps que l’arrangement territorial, cet arrangement qui devenait de jour en jour plus difficile à terminer. D’un autre côté, Shastree n’avait pas voulu permettre à sa femme de rendre visite à celle du peschwah, dont la conduite passait pour être fort déréglée. Toutes ces circonstances, d’autres encore d’une importance moindre, introduisirent peu à peu un grand changement dans les dispositions réciproques des deux parties. Trimburkjee, auteur du projet d’alliance, ne tarda pas à s’en repentir. Le peschwah, d’un caractère altier et vindicatif, jura de son côté de se venger. La résolution de faire assassiner Shastree fut dès lors arrêtée entre lui et Trimburkjee, et à compter de ce moment poursuivie avec une profondeur de dissimulation de nature à étonner la duplicité mahratte elle-même. Pendant les cinq ou six semaines d’intervalle qui séparèrent le projet de l’exécution, Shastree ne conçut pas une seule fois le moindre soupçon. Le pèlerinage à Nassick achevé, il se laissa persuader d’accompagner la cour à Pimdurpoor avec une très petite escorte ; il envoya le reste de sa suite, par un autre chemin, l’attendre à Poonah. La seule difficulté ne consistait plus dès lors qu’à éloigner le résident britannique. Le peschwah et son ministre affectèrent à son égard de la gêne, de la froideur, de la contrainte. Piqué de ces manières, le résident, sous prétexte de visiter les ruines d’Ellora, prit congé ; il retourna