Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/21

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dispositions, fit le même refus ; néanmoins il envoya pour le remplacer deux de ses officiers. Trimbukjee leur dit : « J’ai envoyé prévenir deux fois Shastree que c’était en ce moment le meilleur moment pour prier, mais il a refusé ; je voudrais que vous essayassiez de nouveau de l’y engager. » Shastree craignit d’offenser Trimbukjee en refusant encore ; il se rendit donc au temple, accompagné de sept serviteurs sans armes. Sur le chemin, des inconnus se présentèrent ; l’un d’eux fait cette question : « Quel est Shastree ? » On le lui désigna, et ils s’éloignèrent sans que cette question, faite dans la foule, eût éveillé le moindre soupçon. Les dévotions accomplies, Shastree laissa dans le temple trois de ses gens et se mit en marche pour s’en retourner, accompagné des Cipayes de Timbukjee. À peine a-t-il fait quelques pas qu’il s’élève un tumulte derrière lui ; trois hommes se précipitent en criant : Place ! place ! Arrivés près de Shastree, l’un d’eux le frappe par-derrière d’un coup de sabre ; les autres l’avaient dépassé, mais se retournent, l’attaquent de front, blessent et mettent en fuite ses quatre serviteurs. Revenant du temple avec les trois autres serviteurs, le gourou rencontra le cadavre de Shastree horriblement défiguré. Les amis et serviteurs de celui-ci se hâtèrent de demander que les assassins fussent recherchés et punis. Trimbukjee s’y refusa, donna des raisons vagues, se désignant ainsi en quelque sorte lui-même comme l’auteur du crime. Bientôt défense