Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/212

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Jeswunt-Row nia même qu’il fût ou eût jamais été. On ne put obtenir aucun détail sur son évasion ; plusieurs mois après la prise de la ville on n’avait encore aucune nouvelle de l’ex-rajah. On découvrit cependant, enfin, qu’il avait trouvé un refuge dans les États de Runjeet-Sing, suivi d’un très petit nombre de partisans, et déguisé en faquir. Runjeet-Sing permit au fugitif de demeurer dans ses États, lui fit même une petite pension pour son entretien ; mais, dans la crainte des Anglais, il cacha soigneusement cette démarche, et n’osa pas le recevoir au durbar. Pendant tout le temps qu’il erra dans les montagnes de Mohadeo, Apa-Saheb n’avait pas cessé d’être en communication avec différents officiers du gouvernement anglais ; l’offre d’une pension de 10 lacs de roupies lui fut alors souvent répétée. Mais cette offre lui parut trop avantageuse pour ne pas cacher un piège : aussi, quoique tenant à la vie et à ses aises, il ne put se décider à se remettre aux mains d’ennemis qu’il avait deux fois offensés. La prise d’Asseerghur et cette fuite d’Apa-Saheb furent les derniers événements de la campagne. Les troupes des trois présidences retournèrent chacune dans leurs gouvernements respectifs. Le dernier obstacle que devait rencontrer dans l’Inde la domination britannique était renversé. À compter de ce jour elle fut reconnue comme puissance prépondérante, comme souverain arbitre entre toutes les puissances indigènes. Le pouvoir de la Grande-Bretagne était