Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

conclue, ce n’était point assez d’avoir détruit le pouvoir des Pindarries. Il ne suffisait même pas d’avoir pourvu à l’administration des provinces long-temps ravagées par eux. Il fallait étendre l’influence britannique sur tous les petits États radjpoots voisins de cette frontière. L’état habituel, naturel, pour ainsi dire, de ces petites tribus vivant sous un gouvernement patriarcal, c’était la guerre ; quelquefois réunies toutes ensemble contre un ennemi commun qui les menace, le plus souvent se combattant les unes les autres avec acharnement. C’est cet état de choses qui a tenu l’Afrique entière dans un état de barbarie ; c’est lui qui a fait succéder les guerres et la barbarie à la civilisation jadis florissante en Arabie. Il pouvait peut-être arriver qu’un grand homme parût, qui réunît, qui fondît, pour ainsi dire, en un seul un certain nombre et peut-être la totalité de ces petits États ; mais cette chance était des plus incertaines ; elle ne pouvait, en tout cas, se réaliser qu’après beaucoup de guerres et de sang répandu. D’ailleurs, la conséquence en eût été funeste pour les Anglais, elle les eût mis en face d’un nouvel ennemi qu’il aurait fallu combattre. Mais un moyen s’offrait, non seulement de préserver dans l’avenir l’empire britannique de ce danger, mais encore de l’affermir et de l’étendre ; il consistait à étendre aux petits États rajpoots le système d’alliance subsidiaire jadis adopté par d’autres États. Ce système d’alliance ne pouvait, en effet,