Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/256

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neur, et le palais de justice ; elles étaient en bois. Les résidents étrangers à Rangoon formaient l’assemblage le plus hétérogène qu’on pût imaginer : il s’y trouvait des Anglais, des Français, des Espagnols, des Portugais, des Arméniens, des Persans, des Arabes, des Grecs ; plusieurs entraient au service de l’empereur birman, et fréquemment parvenaient à des postes de quelque importance. La population de la ville et des faubourgs réunis montait de 40 à 50,000 âmes parmi laquelle se trouvaient 1,500 prêtres attachés aux différentes pagodes. 4 ou 500 hommes formaient toute sa garnison ; ils étaient attachés au bayhoon, ou collecteur du revenu, dépositaire de toute autorité pendant l’absence du gouverneur. Rangoon est une place commerciale fort importante ; c’est le grand marché du bois de construction qui croît en abondance dans les montagnes d’Ava ; elle expédie en outre annuellement une immense quantité de poissons secs, de riz, etc, etc. Les Anglais se hâtèrent d’envoyer de nombreuses proclamations dans tous les sens. Ils invitaient les indigènes à revenir dans leurs maisons, leur donnant l’assurance que leur vie et leurs propriétés seraient respectées. Les ordres les plus sévères avaient été donnés en effet pour prévenir le pillage. Un Birman ayant réclamé quelques têtes de bétail dont on s’était emparé pour l’usage de l’armée, elles lui furent immédiatement restituées. Cependant la ville continua à demeurer déserte ; mais on put espérer qu’une fois reve-