Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/267

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général anglais ne l’en fit pas moins traiter avec beaucoup de distinction. D’ailleurs, l’isolement de l’armée continua de demeurer tout aussi complet que précédemment. D’abord on attribua l’absence des habitants de la ville à la crainte de se trouver au milieu d’une armée envahissante ! On se flatta que cette terreur panique une fois dissipée, ils s’empresseraient de revenir dans leurs foyers. Il n’en fut rien : les généraux birmans avaient établi des corps-de-garde, des postes de surveillance sur toutes les routes qui conduisaient aux cantonnements anglais ; toute communication de l’intérieur avec la ville fut soigneusement interrompue ; tout individu surpris à vouloir forcer cette ligne de postes était immédiatement mis à mort. Des précautions semblables empêchaient les proclamations anglaises de se répandre dans l’intérieur du pays. Le résultat de cet espèce de blocus fut d’épuiser promptement les vivres des Anglais en les mettant dans l’impossibilité de s’en procurer de nouveaux. Au commencement de juin, les troupes, les hôpitaux eux-mêmes en étaient réduits à la viande salée. On ne pouvait même se procurer aucun légume pour neutraliser la fâcheuse influence de cette nourriture essentiellement malfaisante, surtout en raison du climat.

L’artillerie étant débarquée le 10 juin à deux heures du matin, le corps d’armée, composé d’environ 3,000 hommes, se mit en marche sur Kemundine. L’artillerie consistait en quatre pièces de 18, plusieurs pièces de campagne et des mortiers