Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/27

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note au peschwah en même temps que la lettre du gouverneur-général ; il terminait en demandant la remise de Trimbukjee au gouvernement britannique. Or, jusque là il s’était contenté de demander sa mise aux arrêts par le peschwah lui-même ; mais cette nouvelle exigence lui parut être devenue tout-à-fait nécessaire. La cour se montra, en effet, disposée à rendre toute autre enquête superflue, toute autre procédure inutile. Jusqu’à la remise de cette seconde note, le peschwah semblait flotter au hasard dans une mer d’incertitudes ; il n’osait ni rompre avec le gouvernement anglais ni abandonner ouvertement son favori. Cette note lui ouvrit enfin les yeux sur le danger personnel auquel il se trouvait immédiatement exposé. Mais ses craintes et son embarras redoublèrent bientôt. Elphinstone lui fit dire que, si Trimbukjee n’était pas saisi dans le cours de la journée du lendemain, il considérait cette conduite comme un refus définitif de sa part d’obtempérer aux demandes du gouvernement britannique.

Le peschwah, après avoir passé la nuit en délibération avec ses principaux affidés, essaya d’un nouveau subterfuge ; il fit arrêter Trimbukjee dès le lendemain, puis le fit emprisonner dans un fort sous sa garde il se flattait qu’Elphinstone se contenterait de cette réparation ; il n’en fut rien. Ce dernier exigea que le prisonnier fût livré aux mains des Anglais. Des levées de chevaux et d’hommes s’effectuaient alors dans toutes les provinces. Le