Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/272

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terie de Madras, marchant à eux, les délogea de l’éminence et les força à chercher leur sûreté dans une rapide retraite. Pendant cette attaque, divers autres corps ennemis se montrèrent à la gauche et sur le front de l’armée anglaise ; ils semblaient attendre le signal d’une attaque générale ; mais ce signal, qui dépendait du succès que pouvait avoir leur aile gauche, ne fut point donné ; repoussés sur ce point, ils durent au contraire songer à une retraite générale. La nouvelle de la défaite de l’infortuné woonghee ayant atteint Ava, il fut aussitôt rappelé ; un autre officier, Soomba-Woonghee (second ministre) arrivé avec des renforts considérables prit le commandement de l’armée.

Soomba-Woonghee, en raison des mauvais succès de son prédécesseur, comprit l’infériorité de ses troupes par rapport aux troupes anglaises : aussi se décida-t-il à abandonner toute guerre régulière, toute grande opération offensive. Il se contenta de prendre position à cinq milles de Kemundine, à un endroit de la forêt nommé Kummeroot, d’un abord fort difficile : il s’y entoura de nombreux ouvrages de campagne ; il fortifia de même avec beaucoup de soin un point situé au-dessus de Kemundine, en communication avec son propre camp, et commandant la rivière. Ce point présentait beaucoup de facilités, soit pour construire, soit pour lancer de ces radeaux-brûlots dont nous avons déjà parlé, et à l’aide desquels il se flattait de détruire la flotte anglaise. Enhardis par ces