Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/286

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Birmans ne se hasardèrent pas au-delà de Ramoo ; ils se bornèrent élever quelques palissades dans les environs : c’était une base d’opérations d’où Bandoolah se proposait de prendre l’offensive au commencement de la saison suivante. La présence d’une force semblable sur les frontières, à une courte distance de la capitale, répandait une extrême anxiété dans tout le Bengale. L’arrivée des pluies ne rassurait qu’à demi contre les craintes d’une invasion. Toutefois, on ne savait à quelle mesure recourir pour l’obliger à la retraite. Mais cet objet fut atteint par les succès de l’expédition de Rangoon ; un ordre de la cour d’Ava rappela Bandoolach et son armée ; dans les derniers jours d’août, il se retira soudainement du district de Chittagong.

On ne sait rien, ou du moins peu de chose de la marche de ce corps d’armée à travers la province et les montagnes d’Arracan jusqu’à l’Irrawaddy ; la distance, par la route la plus courte, n’est pas moins de deux cents milles. À cette époque de l’année, aucun Cipaye, aucun Européen ne pourrait tenir la campagne pendant une semaine. Les jungles malsains, les marais pestilentiels d’Arracan, les nombreux bras de mer ou rivières qui l’entrecoupent en tous les sens, les torrents des montagnes semaient d’obstacles presque insurmontables chaque pas de la route. Le guerrier birman sut pourtant en triompher. Grâce à ses habitudes, à son adresse, les difficultés de ce genre, contre lesquelles échoueraient tous les autres soldats du monde, ne sau-