Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/293

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’est de Rangoon, est située au fond du golfe de ce nom. C’est la capitale d’une vaste province ; elle a de l’importance sous le point de vue commercial ; elle est en outre fort bien placée pour servir de dépôt de vivres et de munitions. Les Birmans, dans leurs guerres avec les Siamois, l’adoptèrent fréquemment comme lieu de rassemblement. De là ils faisaient de journalières excursions sur le territoire conquis, tantôt pour piller, tantôt pour faire des prisonniers. La meilleure partie de la population des provinces voisines fut successivement emmenée en captivité ; enlevée à Cassay, à Arracan, à Assam, on la transporta sur le territoire d’Ava. Sur les bords de l’Irrawaddy, on rencontre des villages entiers habités par des ouvriers en fer, où d’autres métiers, dont les traits annoncent nettement une origine étrangère, quoique leurs habitudes n’aient plus rien qui les distingue des indigènes du pays. Les habitants de la province de Cassay sont recherchés entre tous les autres ; ils sont estimés comme bons ouvriers ; ils sont supérieurs aussi dans l’équitation ; la cavalerie des Birmans en est presque entièrement composée. Sur la frontière de Mattaban, il se faisait une espèce de guerre de frontière continuelle entre les Siamois et les Birmans ; mais en ce moment ces derniers se trouvaient trop sérieusement occupés chez eux pour inquiéter leurs voisins ; le corps d’armée siamois put donc prendre position à quelques journées de marche de la ville, sans être inquiété. Telle était