Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/295

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à-dire originaires du Pegu, reçurent les troupes britanniques avec toutes les apparences de la satisfaction. Un grand nombre d’entre eux allèrent même jusqu’à offrir de faire cause commune avec les nouveaux conquérants contre les anciens. Ce fut d’ailleurs le seul endroit du Pegu où les souvenirs de l’ancienne nationalité semblèrent encore vivants. La disparition de toute trace de l’ancienne famille royale de Pegu, la politique cruelle des conquérants, qui fit exterminer ou expulser dans un exil perpétuel tout chef ou homme de quelque importance ; leur système fort judicieux d’amalgame, de fusion d’abord forcée, entre la race nouvelle et la race ancienne, toutes ces circonstances réunies avaient fini par effacer jusqu’au souvenir de l’ancienne indépendance du pays. Si un sentiment de regrets avait survécu à cette crise, où le nom même de Pegu fut proscrit, il ne fallait le chercher que parmi les habitants de Martaban, ou bien chez les descendants des familles que la persécution des vainqueurs avait forcé de chercher un asile dans le royaume de Siam ; dans le Pegu lui-même aucun sentiment semblable n’existait plus. Après s’être établi à Martaban aussi fortement que possible, le lieutenant-colonel Godwin envoya un détachement contre Yeh, situé à l’est entre Martaban et Tavoy ; la place se rendit sans coup férir.

La fin des pluies, dans les derniers jours de septembre, semblait devoir marquer le commencement