Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/347

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les plus dévoués ne parvenaient point à l’approcher.

L’armée anglaise, après s’être assurée de la réalité de la mort de Bandoolach, se remit en mouvement dans la direction de Prome ; elle atteignit de nouveau U-Au-Deet, point d’où elle avait commencé sa marche rétrograde un mois auparavant. Des bandes de fugitifs échappés de Donoobew se montrèrent çà et là pendant cette marche, mais se tenant constamment à une grande distance des colonnes : la plupart ne s’occupaient que de leur sûreté personnelle ; d’autres, dont la guerre était comme l’état naturel, voyaient dans le triste état des affaires publiques une bonne occasion de faire les leurs ; ni les uns ni les autres ne montraient l’envie de tenter de nouveau la chance des combats. Le 19, l’armée arrivée à Huddadoon campa au milieu.d’un paysage dont la beauté pittoresque la frappa ; officiers et soldats en conservèrent long-temps le souvenir. Elle planta ses tentes au centre d’une vaste plaine ; d’un côté s’élevaient en demi-cercle un grand nombre de petites collines, toutes couvertes d’arbres aux larges feuilles élégamment découpées ; de l’autre, les montagnes d’Arracan s’élevaient majestueusement aux extrémités de l’horizon sur la rivière, tous les navires et bateaux de la flottille ornés de pavillons de toutes couleurs, remontaient ou descendaient le courant. Entre celle-ci et le campement, c’étaient des détachements de soldats, de marins, de gens de service,