Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/351

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annonçait donc que la guerre ne pouvait manquer de se prolonger bien au-delà du terme qu’on lui avait d’abord assigné. L’armée se trouvait heureusement dans un pays fertile en riz, en légumes de toutes sortes. Prome, jadis le théâtre de grands événements dans les anciennes guerres qui amenèrent la conquête du Pegu, était bien déchue de son ancienne splendeur. Elle se trouvait déserte à l’entrée des Anglais ; mais comme ceux-ci campaient dans le voisinage, les habitants ne tardèrent pas à s’enhardir, et revinrent bientôt occuper leurs maisons. Les Anglais profitèrent du peu de temps qui restait encore avant la saison des pluies pour tirer parti de toutes les ressources qu’elle renfermait. À l’aide de petites colonnes mobiles, ils purgèrent encore de brigands et de bandes de malfaiteurs qui parcouraient tous les environs de la ville ; enfin, un corps d’armée légèrement équipé s’avança dans la direction de Tonghoo, ville située à cent milles de l’est de Prome, séparée de cette province par la montagne de Galadzet.

Ce corps d’armée marcha d’abord pendant les deux premiers jours dans un pays riche et fertile, abondant en riz et en légumes. Mais ces signes de richesse et d’industrie ne tardèrent pas à s’effacer ; la population diminua ; à peine apercevait-on çà et là quelques rares villages disséminés dans la plaine ; le pays était couvert de hautes forêts, de plantes sauvages, de jungles épais, impraticables ; c’était un contraste étrange avec les bords populeux et