Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/37

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de dissimulation, de perfidie. La violence de ces reproches et de ces inimitiés fut poussée à l’extrême. Craignant le poignard d’un assassin et n’osant pourtant pas s’entourer d’une garde anglaise, Apa-Sabeb prit le parti de s’éloigner de Nagpoor. Il se réfugia à une maison de campagne toute voisine du cantonnement de la brigade, seul endroit où il se crût en sûreté.

L’alliance avec Nagpoor n’était pas, au reste, le seul objet qui provoquât la sollicitude de lord Hastings. À l’époque de la guerre avec le Népaul, il s’était déjà occupé d’une alliance avec Jeypoor ; il s’en occupa davantage lorsque cette guerre eut été terminée. Des négociations, commencées avec cet État de 1803 à 1806, étaient demeurées suspendues depuis ce temps ; mais l’occasion devenait tout-à-coup plus favorable que jamais pour les reprendre. Dans le mois de septembre 1815, Ameer-Khan rassemblait en effet toutes ses forces, et tout annonçait sa résolution d’attaquer le rajah de Jeypoor dans sa capitale. Or, deux motifs entre autres devaient rendre une alliance avec cet État avantageuse aux Anglais ; elle ajoutait à leurs forces dans le cas d’un conflit avec les Pindarries, conflit que chaque jour rendait de plus en plus imminent ; elle enlevait à ceux-ci tout espoir de secours de la part de cette principauté. Deux corps d’armée de 9,000 hommes chacun furent assemblés dans le but de soutenir les négociations dans le voisinage de Mutra et de Rawaree, tous deux à la disposition du résident