Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/374

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celui-ci. Le 27, on s’aperçut que l’artillerie du fort tirait avec une précision qui ne lui était pas ordinaire, et la raison ne tarda pas à en être connue. Un soldat d’artillerie, nommé Herbert, avait déserté le jour précédent ; on le vit sur les remparts dirigeant le feu de l’ennemi à droite et à gauche, s’exposant froidement et délibérément à tous les périls. Ayant remarqué l’endroit où se tenait lord Combermere, il tira constamment de ce côté, avec une justesse remarquable. Un domestique du noble lord eut la cuisse emportée, tout auprès de lui, pendant qu’il éloignait une chaise de la table. On ne put deviner ni conjecturer d’aucune façon ce qui porta Herbert à ce parti. Il avait combattu à Waterloo dans les rangs de l’artillerie ; son caractère était honorable, tous ceux de ses camarades et de ses chefs qui le connaissaient en parlaient favorablement ; il faisait passer de fréquents secours à sa mère vieille et infirme. Deux autres soldats, aussi de l’artillerie, le rejoignirent les jours suivants.

Le reste du mois de décembre fut employé de la même façon à renforcer les batteries déjà faites, à en élever de nouvelles. En peu de jours, il n’y eut plus dans toute la ville une seule maison qui ne fût endommagée. L’ennemi fit à peine deux ou trois sorties, ou, pour mieux dire, tentatives de sortie, mais sans résultat ; il semblait vouloir, comme nous l’avons dit, réserver toute son énergie pour le dernier moment. Le 3 janvier, l’artillerie commença à battre en brèche les courtines. Les