Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/381

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lement les plus vigoureuses mesures de défense ; elle faisait de nombreuses levées dans toutes les parties de l’empire ; répandait de grandes largesses parmi les soldats ; faisait fabriquer dans les arsenaux une immense quantité de poudre ; réparer les anciennes armes, en confectionner de nouvelles par milliers, surtout des jingals et des pièces de rempart, où excellaient les ouvriers birmans. Grâce à ces efforts, une nouvelle armée ne tarda pas à être sur pied elle montait à 66,666 hommes, nombre choisi comme renfermant les combinaisons cabalistiques les plus favorables. Une partie de la population demeurée jusque-là étrangère à cette guerre, à son tour fournit aussi son contingent. Nous voulons parler des Shaans qui occupent toute l’étendue de terrain située entre Siam, la Chine et Ava. Le plus grand nombre des Shaans sont sujets du roi de Siam. Toutefois, il est aussi quelques tribus dont les chefs ou chowahs (comme ils les appellent), paient un tribut à l’empire birman, et sont obligés, en cas de guerre, de lui fournir un contingent de troupes. Enfin, par leur apparence, leurs traits et leurs vêtements, les Shaans diffèrent essentiellement des Birmans : les traits de leur visage sont exactement ceux des Chinois ; d’une petite stature, ils sont bien proportionnés et d’une force musculaire remarquable. Au nombre de 15,000, ils se montraient impatients de se mesurer avec les étrangers, qu’ils n’avaient pas encore rencontrés sur le champ de bataille, et dont