Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/399

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sistaient à un grand spectacle. Ils voyaient le corps d’armée ennemi du centre fortifier les hauteurs de Napadee, au-dessus de la rivière, à environ cinq milles de distance ; le corps de Sudda-Woon exécuta la même manœuvre sur la rive opposée ; enfin un fort détachement se porta fort rapidement sur Padoung-Mow ; c’était la ville située sur la rive occidentale de l’Irrawaddy, à environ dix milles au-dessous de Prome en ce moment occupée par un corps anglais ; mais grâce à celui-ci la tentative échoua ; et dès lors les Birmans ne s’occupèrent plus qu’à ajouter à la force de leurs lignes ; ils y travaillaient sans relâche jour et nuit, mais surtout la nuit. Il n’était pas de jour où les sentinelles de la garnison ne découvrissent, au lever du soleil, quelque nouvel avant-poste un peu au-delà de ceux qui la veille au soir se trouvaient encore les plus avancés. Le vétéran qui commandait l’armée birmane renchérissait en effet sur la tactique propre à sa nation. Il ne voulait pas risquer sa réputation, et peut-être sa tête, dans quelque brusque attaque dont le succès lui eût paru douteux. D’ailleurs les astrologues avaient prédit une prochaine éclipse de lune, et fixé ce jour-là même comme devant être éminemment favorable aux armes des Birmans.

Sir Archibald désirait vivement une action générale. Dans le but d’encourager l’ennemi à en courir la chance, il tenait ses propres troupes soigneusement renfermées dans l’intérieur de son camp, les occupait à construire des batteries, à