Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/40

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demande, et nomma les officiers de ce bataillon. Scindiah n’avait fait aucun effort pour tourner à son profit les dissensions de la cour de Nagpoor ; ce chef ne se mêla pas davantage des affaires de Bhopal. Le jeune nabob retint les conseillers de son père, continua de faire tête aux Pindarries et entretint en même temps des relations avec les agents anglais. Il paraissait désireux de devenir ou du moins de paraître un des feudataires de la puissance anglaise. De son côté, Scindiah ne tentait rien non plus contre les Pindarries. Ses meilleures troupes se trouvaient alors employées sous le colonel Baptiste au siège du fort de Raghoogur, appartenant à Rajab-Jysingh ; après la prise de la place, le rajah, par une suite d’escarmouches, continua à occuper et à tenir en alerte ces mêmes troupes. Les négociations des Anglais avec Jeypoor parurent cependant réveiller Scindiah. Il offrit au rajah des secours contre les Pindarries, ce qui était se mettre en concurrence avec les Anglais ; mais le rajah eut l’art de l’amuser ainsi que ceux-ci, sans en venir à aucune conclusion. À Poonah les choses continuaient sur le même pied ; toute la conduite du peschwah était une alternative de concessions et de réclamations, de soumission et de tentatives d’indépendance. Il passait sans cesse de l’une à l’autre de ces dispositions avec une mobilité de nature à déjouer la plus habile pénétration. À la vérité plusieurs intrigues se poursuivaient activement cette époque dans l’Indostan et