Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/403

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à haute voix certaines formules cabalistiques.

Malgré ces courageux efforts les Anglais pénétrèrent dans la palissade ; les Shaans et les Birmans essayèrent de se former sur les remparts, mais n’ayant plus aucun abri contre un feu meurtrier, leur ligne fut aussitôt brisée. Morts et mourants s’entassèrent en peu d’instants auprès des portes, dont ils obstruèrent le passage ; les uns s’efforcèrent alors de faire une brèche par l’intérieur de leurs défenses, de manière à pouvoir gagner la campagne ; d’autres couraient ça et là pour échapper à un feu qui devenait plus terrible de moment en moment ; quelques uns devenus furieux se précipitaient sur l’ennemi afin de recevoir une mort glorieuse, mais inutile. Les chefs des Shaans, se faisant remarquer entre tous maintinrent long-temps une lutte inégale ; le sabre et le poignard à la main, ils attaquaient sans hésiter des ennemis dix fois, vingt fois plus nombreux. Aucune promesse de protection, aucune offre de clémence, ne purent leur persuader de cesser le combat. N’ayant plus l’espoir de vaincre, ils cherchaient évidemment la mort, que le plus grand nombre trouva. Maha-Nemiow fut tué au milieu d’un groupe qu’il exhortait à ne pas lâcher pied ; ses plus braves soldats tombèrent à ses côtés ; on le retrouva le lendemain sous un monceau de cadavres, couvert de sang, défiguré par de nombreuses blessures ; il n’était reconnaissable qu’à sa chaîne d’or, indice de son rang. L’une des magiciennes reçut dans