Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/416

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les chefs birmans laissèrent voir tout d’abord l’intention de traîner les choses en longueur ; selon eux, il fallait avant tout que le jour fixé pour la conférence fut au nombre de ceux favorables. Or, cela ne pouvait être avant la pleine lune, qui se trouvait encore passablement éloignée. Voyant l’impossibilité de s’entendre, les envoyés anglais se hâtèrent de quitter Melloone, et à leur départ l’armistice cessa. Le lendemain 29, la division se mettant effectivement en mouvement, vint camper à Patanagoh, ville située sur le rivage opposé à Melloone. À cet endroit, l’Irrawaddy était de 600 verges de largeur ; les fortifications de Melloone, situé sur une colline en face, se laissaient voir dans toute leur étendue ; on en discernait jusqu’aux moindres détails. Elles consistaient en un certain nombre de palissades qui bordaient la rivière sur une étendue d’environ deux milles. La plus considérable, de forme rectangulaire, n’avait pas moins d’un mille carré ; une nombreuse artillerie en défendait les remparts, surtout par le côté qui regardait la rivière. Une belle pagode, nouvellement dorée, s’élevait du milieu de Melloone, toute resplendissante aux rayons du soleil. C’était un hommage de l’empereur à la mémoire de Maha-Bandoolach, en reconnaissance des services de ce chef distingué. Elle était fort admirée, fort enviée même, dit-on, des officiers Birmans ; un grand nombre se montraient disposés à la payer au besoin du même prix que Bandoolach.