Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/421

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humbles. Arrivés au point de ne plus obtenir de concessions, ils signèrent enfin le traité, et quinze jours leur furent accordés, soit pour obtenir la ratification de l’empereur, soit pour l’accomplissement des préliminaires convenus ; c’est-à-dire pour la reddition des prisonniers et le paiement du premier terme de la somme stipulée. Des relations amicales s’établirent aussitôt entre les deux camps ; et chefs et soldats des deux nations se mêlèrent familièrement. Toutefois, les Anglais ne tardèrent pas à concevoir quelques soupçons sur la bonne foi de leurs nouveaux alliés. Ceux-ci, malgré la cessation des hostilités, ne cessaient de travailler à leurs fortifications, non seulement toute la journée, mais aussi pendant la nuit. Cette conduite fut l’objet de nombreuses observations adressées par les généraux anglais aux chefs ennemis ; mais ceux-ci savaient se défendre avec leur dextérité ordinaire ; tantôt ce motif, tantôt celui-là, toujours impossible à vérifier, les contraignait à ce travail. D’ailleurs, jamais un jour ne se passait sans que le camp anglais ne reçût la visite de quelque chef ennemi de haut rang ; jamais non plus celui-ci ne manquait de prendre pour texte de la conversation le bonheur de voir incessamment la paix rétablie entre deux grandes nations qui s’étaient fait une guerre si acharnée. À les entendre, le traité ratifié et l’arrivée des prisonniers devaient immanquablement précéder l’expiration du terme fixé au 18 du mois. La veille de ce jour, les choses commen-