Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/435

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Anglais ne se porteraient pas immédiatement en avant. Deux tentes furent élevées pour la réception des négociateurs birmans, aussitôt qu’ils jugeraient convenable de se présenter. Ces derniers se rendant enfin aux assurances du docteur Price, vinrent effectivement occuper ces tentes. Après avoir pris quelques rafraîchissements, ils se dirigèrent vers celle du général. Quatre hommes, la tête couverte de casques peints en rouge, et armés de bâtons, leur frayaient le chemin en écartant la foule ; tout woonghee ou attweynwoon a droit à deux serviteurs de cette sorte. D’ailleurs, la manière dont ils se présentèrent à cette conférence était bien différente de la splendeur qu’ils se plaisaient à déployer a Neounbenzeick et à Melloone : leurs habits de simple soie ou de mousseline blanche, n’avaient ni ornements ni broderies ; ils ne portaient même pas le tsaloeh, ou chaîne d’or, signe de leur rang, mais un simple cordon en coton blanc. Le woonghee était un vieillard d’une taille mince et élancée, silencieux et réservé ; son collègue l’attweynwoon, profondément marqué de petite vérole, paraissait d’un caractère plus décidé. Un troisième personnage qui les accompagnait était le plus ancien woonock du lotoo, dont il avait été membre pendant quarante années ; d’ailleurs, il ne pouvait que paraître à la conférence, et n’avait pas le droit d’ouvrir un avis.

Après être entré dans la tente de sir Archibald Campbell, les Birmans prirent place à l’un des côtés d’une table préparée pour la conférence ; sir