Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/446

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fut-ce seulement le cours naturel des choses. Quoi qu’il en soit, il rendait le dernier soupir au moment où le succès le plus complet couronnait cette guerre. Plus d’une fois nous avons eu occasion d’exprimer les opinions de sir Thomas Munro ; c’était alors un des plus anciens officiers ou fonctionnaires qui se trouvassent dans l’Inde. Déjà quarante-sept années s’étaient écoulées depuis qu’il débarquait comme simple cadet dans cette même ville de Madras, dont il mourait alors gouverneur ; aussi l’histoire que nous venons de raconter le comptait-elle au nombre de ses principaux acteurs. Il avait vu l’invasion du Carnatique, qui mit la présidence de Madras à deux doigts de sa perte ; la défaite du colonel Bailly, un des revers les plus sanglants qu’eussent encore éprouvés les Anglais. Il avait assisté aux batailles de Porto-Novo, de Trepassore, de Polliloor, de Sholingure. Il assista au siège de Cuddalore, dernière tentative des Français pour reprendre la prépondérance qu’ils avaient perdue à Pondichéry. Il fit la plus grande partie des guerres contre Tippoo, puis fut employé plusieurs années à la collection de l’impôt. Enfin, dans la dernière guerre des Mahrattes, il fut l’un des chef qui amenèrent par l’activité de leur poursuite la capture du peschwah. Toute sa carrière s’était ainsi écoulée dans l’Inde ; l’un des premiers il comprit cette nécessité de conquête et d’agrandissement à laquelle force était de se résigner sous peine de mort ; il comprit encore tout le danger dont Tippoo, appuyé