Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/448

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la domination des Mahrattes, ils avaient souffert de cruels traitements, de poignantes humiliations ; ils avaient connu la misère, les privations de toutes sortes mais leur souveraineté nominale n’en demeurait pas moins respectée de leurs vainqueurs, comme du reste elle l’avait été jusque là par les Anglais. Mais alors, et pour la première fois, cette souveraineté se trouvait méconnue, contestée, annulée ; ils s’en voyaient dépouillés par les successeurs de ces marchands qui, moins de deux siècles auparavant, s’étaient comme glissés au sein de leur immense empire. Il leur sembla se voir tout-à-coup dépouillés de la couronne de l’Indostan. Cette dernière révolution ne provoqua pas d’ailleurs la moindre sensation dans le plus petit coin de la péninsule.

Lord Amherst se trouvait à cette époque à Delhi ; retourné à la résidence, il s’embarqua pour l’Angleterre à la fin de mars, laissant provisoirement le gouvernement aux mains de William Bayley. À l’époque de la nomination de lord Amherst, lord William Bentinck s’était mis sur les rangs pour le poste de gouverneur-général. Il pouvait se croire quelque droit à ces fonctions. Dès 1809, la cour des directeurs avait émis ce vœu « qu’elle désirait sincèrement que les grandes qualités et le caractère honorable de lord William Bentinck pussent être employés comme ils le méritaient pour le bien du pays ». Depuis lors, lord William s’était montré avec grande distinction et dans de hauts emplois, en