Page:Barchou de Penhoën - Histoire de la conquête de l’Inde par l’Angleterre, tome 6.djvu/81

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giment d’infanterie et de quelques troupes d’artillerie de Bombay. Le 5 novembre le résident anglais était encore à Poonah ; cependant il avait jugé convenable d’augmenter sa garde et de la porter à quelques centaines d’hommes. Ce jour-là un grand tumulte éclate tout-à-coup dans la ville ; il envoie s’en informer auprès des ministres du peschwah : on lui répond que ce prince se rend à Parbuttee, pagode fort célèbre dans l’Inde et située dans le voisinage, et que le bruit qu’il entend n’est autre chose que le rassemblement des troupes qui doivent l’accompagner. Mais si ce subterfuge avait pu tromper le résident, ce n’eut pas été pour long-temps. À deux heures après midi, un officier se présente à la résidence de la part du peschwah, porteur d’une lettre de son maître : le peschwah demandait l’éloignement des troupes européennes, la réduction de la brigade indigène, et son cantonnement dans un lieu qui lui serait plus tard désigné. Elphinstone répondit qu’il ne pouvait s’écarter des arrangements tracés par le gouverneur-général. Il déplora le mouvement qui portait le peschwah à de semblables demandes. L’officier s’éloigna, mais non sans laisser de menaçants adieux. Elphinstone comprend qu’il est devenu dangereux d’occuper la résidence ; il se met à la tête de sa garde avec laquelle il effectue sa retraite sur Kirkee. À peine est-il sorti de son palais, que les soldats du peschwah l’envahissent, dévastent les jardins, brisent les meubles, et finissent par y mettre le feu.