Aller au contenu

Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
90
APPENDICE

chez les autres nations-[n’étaient pas ce] qu’elles » sont précisément aujourd’hui. Effectivement, il faudrait que les hommes eussent changé do nature, s’il y avoit quelque nation dans l’Univers qui, dans l’espace de neuf.siècles, n’ont mis.quelque changement dans ses loix civiles,

Il est dit dans la Vie de saint Pal racle t que son hère et lui n’étaient pas distingués par leur noblesse, mais qu’ils étaient ingénusa. « Cela n’y fait rien, dit M. l’abbé Dubos ; ce Patroclus était romain, et son nom le prouve3, » Et, supposant toujours ce qui est en question, il en revient à ses trois ordres romains et à son unique, ordre de Francs. Mais c’est une chose bien singulière ! Si Patroclus avoit été franc, les historiens n’auraient pas pu dire de lui qu’il [n’Jétoit [pas’<] sublime par sa noblesse, mais seulement ingénu. Pour qu’ils pussent s’exprimer ainsi, il falloit qu’ils parlassent d’un homme de la nation assujettie. Grégoire de Tours veut donner une idée juste du rang que tenoient les pères de Patroclus. Il n’y aurait pas pensé s’il n’y avoit pas eu de Romains sous la domination des Francs.

M. l’abbé Dubos prouve lui-même qu’il y avoit une distinction de noblesse chez les autres barbares. Mais, si.les Francs salions et les Francs ripuaires n’avoient point de noblesse parmi eux, cela serait fort extraordinaire, cl il faudrait rendre raison de cette ditîérence.

Je n’ai pas le tems de parler des passages accablans qu’on peut alléguer contre M. l’abbé Dubos. Quand on parle, dans les monumens de la première race, de quelque Franc noble, illustre, optimat, cela ne rembarrasse point. 11 ne lui en coûte qu’un titre de conseiller du Roi. « Ces gens-là, dit-il, êtoient de son Conseil. »

i. Nous ajoutons ici quelques mots évidemment omis par le secrétaire, peu lettré, qui a écrit le fragment ci-dessus, où qu’elles est écrit : quels.

2. En marge : « Etant qutdem non nobilitale sublimes ; ingenui tamen. — Grégoire de Tours, De Yitis Palrum, cap" 9*. »

3. En marge : « Etab. de la Monarchie française, tome 3, chap. 4, p. 316. »

4. Nous ajoutons encore ici deux mois qui nous semblent omis.