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Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/22

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5° Le Mariage est la source la plus abondante de la population, et la Religion, le garant le plus sûr de la probité des hommes.

Nous espérons que personne n’accusera ces propositions d’être nouvelles et paradoxales.

Et maintenant, passons en revue les vingt-cinq premiers livres de l’Esprit des Lois.

Nous y constatons que Montesquieu, après avoir distingué les lois d’après leur généralité plus ou moins grande, expose les règles à suivre dans les divers États par rapport :

1° A la conservation des Gouvernements ;

2° A celle des Territoires, des Personnes et des Biens dont les États se composent ;

3° A l’influence qu’exercent, dans chaque pays, le Climat, la Nature du Terrain et l’Esprit général des habitants ;

4° Au Commerce pratiqué de nation à nation ;

5° Au rôle de la Famille et de l’Autorité religieuse.

Donc notre auteur a considéré les lois, d’abord, en ce qui concerne les divers éléments et les milieux divers des États pris à part les uns des autres ; et puis, en ce qui touche les relations des États, en général, soit entre eux, soit avec les sociétés familiales et ecclésiastiques[1].

Peut-on méconnaitre qu’il y ait là un arrangement réfléchi et d’une simplicité parfaite ? Autant vaudrait sou- tenir que Montesquieu s’y conforma sans s’en rendre compte. C’est aussi par hasard, très probablement, qu’il appela onzième le livre mis après le dixième et avant le douzième dans son ouvrage.

On raconte qu’un savant archéologue n’arriva jamais à déchiffrer l’inscription d’un écriteau indiquant aux âniers

  1. Nous avons exposé plus longuement, et sous une forme différente, les idées qui précèdent, dans un article de la Revue du Droit public (1898), intitulé : Le Désordre de l’ « Esprit des lois ».