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Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/29

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faire autre chose qu’une simple histoire des successions à Rome. Dans le manuscrit de La Brède, cette histoire est précédée de la mention : Chapitre [1, 2] 7 » ; et elle est recouverte d’une chemise sur laquelle on lit : Théorie de quelques Loix grecques et romaines…… Une autre page de la même couverture porte aussi le même titre, mais il y est biffé et suivi de lignes ainsi conçues : De quelques Dépendances des Loix ; et au-dessous : De la Dépendance des Loix. Ces dernières indications auraient pu comprendre jusqu’aux chapitres du livre XXVIII. On conçoit, du reste, que le génie de Montesquieu ait été tenté de construire une théorie générale et complète de la dépendance des lois.

Nous regrettons qu’il ne l’ait pas dégagée. Il aurait, au moins, dû ne pas exclure de son œuvre ces introductions aux livres XXVII et XXVIII qu’il a fait transcrire dans le tome III de ses Pensées ou Réflexions[1]. Les lecteurs eussent suivi plus facilement la marche parfois trop mystérieuse de ses idées.

Ce n’est pas la seule élimination qui nous semble regrettable.

Nous avons déjà parlé du livre des Colonies. Citons maintenant deux chapitres très soigneusement rédigés : l’un sur les Armateurs ou Corsaires ; et l’autre sur les Greniers publics. Sûrement, ils n’auraient point déparé, le premier, le livre du Commerce, et, le second, le livre du Nombre des Habitants. Qui sait quels scrupules de logique déterminèrent notre auteur au sacrifice de deux morceaux qu’il ne jugeait cependant point méprisables, puisqu’il les fit conserver ?

Les notes mises sur les papiers de La Brède nous découvrent les préoccupations presque excessives qu’il

  1. Voyez les Pensées et Fragments inédits…, t. Ier, p. 193 et 194.