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Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/49

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Dans les papiers de La Brède, on rencontre d’autres. fragments d’apologie dont les arguments essentiels sont, du reste, connus.

Plus importante est une pièce inédite, un mémoire de trente-quatre pages in-folio provoqué par la Sorbonne. Il a pour titre : Réponses et Explications données à la Faculté de Théologie sur 17 Propositions extraites de l’Esprit des Loix, qu’elle avoit censurées. Montesquieu y donne une preuve nouvelle de sa nature conciliante. Pour avoir la paix, il aurait consenti à biffer des passages qu’on jugeait hérétiques, bien qu’ils nous semblent anodins. Nous ignorons quelle fut la fin de l’affaire, où l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, intervint pacifiquement.

Signalons encore ici quelques morceaux destinés d’abord à la Défense de l’ « Esprit des Lois ». L’auteur ne les y inséra point, mais les fit transcrire dans le tome III de ses Pensées ou Réflexions manuscrites. Il y donne à ses critiques une leçon de modestie trop méritée. Avec une ironie pénétrante et douce, il sourit de leur suffisance, en disant : « Comment serait-il possible que nous eussions toujours raison, et que les autres eussent toujours tort ? Les bons esprits trembleront donc de décider, et les autres auront reçu en dédommagement le plaisir de l’affirmative[1]. » Que de gens se dédommagent ainsi de leur sottise et de leur ignorance !

IX

Ajoutons, pour terminer cette étude, quelques détails nouveaux sur ce qu’on peut appeler le rejet de l’Esprit des Lois. Nous nous refusons à le qualifier de déchet ou

  1. Pensées et Fragments inédits de Montesquieu, t. Ier, p. 215.