Aller au contenu

Page:Barckhausen - Montesquieu, l’Esprit des lois et les archives de La Brède, 1904.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

soient pas, parce que les grandes destructions étoient plus rares, et il y avoit de moins grands empires[1].


II. Destruction des Peuples pour cause de Religion[2].

La destruction des peuples par la Religion, les guerres civiles et étrangères qui en sont nées, sont une sorte de mal que nous devons à nos tems modernes, et dont les politiques anciens ne nous parlent pas.

"Il n’y a qu’une plume trempée dans le sang qui puisse décrire ces révolutions funestes[3].* En Égypte, quatre-vingt mille Coptes furent tués sous Dioclétien pour le Christianisme. Deux cent mille furent tués sous Justinien, à cause de l’hérésie de Dioscore[4]. Les fugitifs allèrent se faire moines dans les déserts. Les Mahométans vinrent et achevèrent. Ainsi, de religion en religion, toute la nation a été détruite.

La nation des Ibériens[5].

Les Goths détruisirent les anciens habitans de la Lusitanie[6].


III. Combien le Zèle pour le Christianisme et le Mahométisme a été destructeur[7].

Il n’y a qu’une plume trempée dans le sang ou dans les larmes qui puisse décrire les effets funestes de ce zèle.

  1. Le premier alinéa de ce chapitre est de la main de Montesquieu, ainsi que la dernière ligne du second.
  2. Ce titre n’est pas dans le manuscrit, où se trouve seulement, au haut de la page, l’indication biffée : « Chapitre 6e. »
  3. Cette phrase, qui est biffée dans le manuscrit, est devenue le chapitre suivant.
  4. En marge : « Macride, Hist. des Patriarches. — Voir la citation. »
  5. En marge : « Voy. Amelot de La Houssaye. — Mon extrait. »
  6. En marge : « M. de La Clède, Hist. du Portugal. »
  7. Ce titre est précédé de l’indication : « Chapitre [19. 18] 16. »