Aller au contenu

Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et les animaux comme des moteurs qui produisent le travail à l’aide de leurs muscles, en dépensant de la chaleur exactement comme des machines à feu. Sous ce rapport, les êtres vivants sont bien supérieurs aux machines, car, pour effectuer le même travail, ils brûlent beaucoup moins de charbon.

On remarque encore que dans une contraction musculaire ayant pour but un travail mécanique, il y a moins de chaleur produite dans le muscle, que si une contraction de même intensité n’est pas suivie d’effets mécaniques extérieurs.

Les êtres vivants dégagent donc moins de chaleur quand ils travaillent que lorsqu’ils sont en repos, tout en consommant la même quantité d’oxygène. M. Hirn a fait des observations sur lui-même.

Cependant il ne faudrait pas croire que parce que le corps effectue un travail mécanique il doit se refroidir. Le travail échauffe même assez rapidement, et s’il est actif, il y a beaucoup de chaleur dégagée ; c’est une conséquence de la plus grande quantité d’oxygène consommée. Aussi l’individu qui travaille doit-il respirer un air pur et abondant. Il doit également rechercher une nourriture saine et en augmenter la quantité ; sans ces conditions réunies, il périrait asphyxié, ou bien, le combustible manquant, il ne tarderait pas à tomber dans un état de maigreur absolu.

M. Lecocq s’est encore livré à l’étude de la contraction musculaire dans ses rapports avec la chaleur animale. D’après ses expériences, les sphinx, que nous voyons très souvent à la belle saison se maintenir le soir au-dessus des fleurs, pendant des heures entières, pour pomper leur suc, acquièrent une élévation remarquable de température. Le thermomètre, appliqué contre le tégument de ces insectes