Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/39

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sont rares et courts. Dans nos pays même, les animaux qui vivent à l’état domestique, ont en général un poil plus long et plus abondant en hiver qu’en été.

Jusqu’ici, nous n’avons considéré que l’influence du froid d’une manière générale. Examinons ce qui se passe lorsque, par un agent quelconque, on expose l’animal à un refroidissement instantané, par exemple, dans l’hydrothérapie.

Aussitôt qu’on enlève au corps une partie de sa chaleur, il y a un sentiment de froid, mais en même temps la combustion intérieure devient plus active, et, si la cause agissante est suspendue, il y a un prompt rétablissement de la température normale.

Ces remarques ont été faites sur des baigneurs. Il y a abaissement de la température extérieure du corps et augmentation de la chaleur intérieure. Pour le prouver, M. Hoppe plongeait des chiens dans un bain d’eau froide à la température de 18 à 20 degrés à peu près ; puis, après les avoir retirés, il les exposait à l’air et introduisait un thermomètre dans le rectum. Pendant tout le temps que mettait l’évaporation à s’effectuer, le thermomètre montait pour reprendre ensuite sa hauteur normale aussitôt qu’elle était terminée. Il y a donc rapport direct entre l’abaissement de la température extérieure du corps et l’augmentation de la chaleur produite.

Les matières introduites dans l’organisme acquièrent très rapidement la température du corps. Voici ce que dit M. Colin à ce sujet[1] : « J’ai vu, en engageant un thermomètre dans le réseau, par une grande fistule au flanc gauche, que la température du contenu du réservoir était de 18 degrés, deux minutes après l’ingestion de 10 litres d’eau

  1. Physiologie comparée, t. I, p. 602.