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Page:Bardeau - De la chaleur animale.djvu/45

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étude très curieuse, mais qui n’a pas encore été assez approfondie. Tandis que sous l’équateur une température de plus de 40 degrés centigrades fait à peine varier la température de l’homme, voilà qu’un léger trouble dans la santé, une simple inflammation, vont faire plus que la chaleur brûlante des tropiques ou le froid intense des régions polaires. Il y a là une force mystérieuse créée par la maladie, force que nous ne pouvons nous expliquer que par des hypothèses et non par des données positives.

C’est dans ces derniers temps que des chiffres précis ont été recueillis sur les oscillations de la température animale dans certaines affections, et c’est à M. Bouillaud, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, qu’en reviennent l’honneur et le mérite. C’est lui qui a introduit l’usage du thermomètre dans la Clinique, et voici comment il s’exprime au sujet de la fièvre typhoïde : « La chaleur a varié de 33°-34° à 40°-41° ; ce résultat suffit pour démontrer que les divers degrés de la température morbide peuvent être exactement donnés par le thermomètre ».

Toutes les recherches ont été faites sur l’homme ; mais les rapports communs que nous offrent les deux médecines, démontrent que sur les animaux on obtiendrait des résultats analogues.

Dans l’inflammation, la chaleur des parties affectées est un des symptômes de l’affection. Cependant, quel que soit le degré de température des parties enflammées, jamais il ne surpasse celui du sang qui circule dans le cercle inflammatoire.

D’après Hunter, les parties enflammées ont une force de résistance au froid beaucoup plus considérable qu’à l’état normal. Voici comment il opérait pour le prouver : il congelait l’oreille d’un lapin qui naturellement ne tardait pas à