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AUGUSTA HOLMÈS ET LA FEMME COMPOSITEUR

Et voici que dans l’ombre en lente théorie, les femmes, les vieillards et les petits enfants viennent, le cœur gonflé de sanglots étouffants chercher parmi les morts une tête chérie. »

Sur un monotone dessin, l’orchestre se lamente et semble exhaler de douloureux soupirs, que suit exactement le chœur par de déchirants

     Hé- la-as !              hé-la-as !

Par intervalles d’autres voix exaltent les vertus des trépassés, et après chaque éloge, le chœur répond : hélas, hélas !! L’effet est juste, sans exagération ; véhéments, les regrets montent vers le ciel, les gémissements ont l’exaspération, puis l’accablement des grandes douleurs.

Voulant conclure dans un sens plus réconfortant, Augusta d’Holmès a chargé la fiancée du Gaulois vaincu d’exhortations à la joie en l’honneur du glorieux trépas de celui qui devait être son époux, et de ses compagnons. « La mort pour la Patrie c’est l’immortalité ! Le sang des héros fertilise les champs et fait lever le germe de la gloire ! Le souvenir impérissable pour ceux qui viennent de périr et la revanche des fils, seront conséquence des désastres présents ! Réjouissez-vous, réjouissez-vous ! »

Convaincus sans plus de frais, les désespérés de tout à l’heure changent de ton et clament un hymne enthousiaste aux victimes et aux futurs vengeurs.