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XXIV

L’avenir pour la femme compositeur
Adieu à Holmès.


J’abandonne quelques compositions de second plan et de moindre importance, elles n’apporteraient aucune appréciation nouvelle pour ou contre Holmès. En définitive, ce sont ses poèmes symphoniques, Ludus pro Patria, Lutèce, les Argonautes, qui donnent le mieux sa mesure et dépassent le niveau des habituelles compositions féminines. Quand le sujet a la bonne fortune de trouver un filon favorable, quand le sujet lui-même soulève Holmès et la maintient, elle se surpasse, comme dans Lutèce et certains fragments des Argonautes, de Ludus pro Patria, même de la Montagne noire, pour m’en tenir à ses principaux ouvrages ; dans d’autres cas elle s’effondre par défaut de méthode, par négligence de toutes sortes. Tantôt nous sommes étonnés qu’ayant écrit des pages pitoyables elle en réalise d’excellentes, en tout point différentes de celles qui nous déplurent ; tantôt nous demeurons confondus de ce que, susceptibles d’une réelle supériorité, elle se contente, ailleurs, des pires inepties ; mais en dépit d’inégalités, d’erreurs, d’inconséquences, ce fut vraiment une artiste et une artiste bien digne d’attention.